14 Mai, Tokyo, arrondissement de Minato, Japon
>Aux abords du lycée Nakashima.
Les rues étaient tranquilles, silencieuses aux abords du prestigieux lycée Nakashima. Même si cela parait étrange, il n’en est rien car quelques minutes plutôt ces mêmes rues grouillaient d’étudiants qui se pressaient afin d’arriver en avance pour pouvoir discuter avant entrer en cours.
Ainsi après cette effervescence, le calme s’était peu à peu installé. Mais pas pour longtemps, il fut brutalement interrompu par un savant mélange de crissements de pneus sur le bitume et de ronflements graves d’un moteur de grosse cylindrée. Seul, les rares passants restants purent voir débouler une vieille « muscle car », comme l’appel les Américains, une Pontiac GTO. Bien que d’un rouge vieilli, elle ne passait néanmoins point inaperçu, de part son moteur sur-vitaminé ronflant ainsi que la conduit particulière du propriétaire. Personne ne vit par contre l’étonnante voiture à conduite à gauche se stationner sur le parking du lycée, ni voir à quoi ressemblait son possesseur.
>Dans la classe SP (Section Particulière) du lycée Nakashima, un peu plus tôt.
Le professeur, un homme de haute stature, brun, possédant une barbe naissante s’éclaircit la voie en vue d’obtenir l’attention des élèves de cette classe particulière afin que le professeur principal puisse faire son annonce.
« -Bonjour, Kurenai-sensei et moi-même avons une nouvelle à vous apprendre...
-Merci, Asuma-sensei. Donc l’information du jour est que nous allons recevoir une nouvelle élève aujourd’hui même. D’après ce que la directrice et Asuma-sensei m’ont dit, elle viendrait des États-Unis d’Amérique. Bien qu’elle parle couramment notre langue, vous êtes prié de lui faire un bon accueil ! Compris ? »
Un « ouais » marmonné par quelques jeunes gens dans la pièce fut la seule réponse qu’obtenu le professeur de Littérature, la belle Kurenai.
« - Bien, puisque l’information est passée. Je vais vous laisser à votre cour, Sensei.
- Merci. Et à plus tard ! »
Sur ce, le professeur de Mathématique quitta la salle pendant que commençait le cours de littérature de ce lundi matin.
Le cours avait débuté depuis une vingtaine de minutes lorsque deux coups retentir à la porte. La jeune femme eut à peine le temps de prononcer un « entrez » formel qu’une jeune fille fit coulisser la porte et s’avança. Pendant que la nouvelle venue fermait la porte derrière elle et s’avançait sur l’estrade professorale, la brune ne put que s’ébahir de la tenue de sa nouvelle élève.
Cette dernière était vêtue d’un bleu de travail crasseux ayant connu des jours meilleurs noué à la taille par les manches, d’un débardeur blanc ainsi qu’une paire de Rangers non lacées aux pieds. De taille moyenne, les cheveux blonds méchés de plusieurs tons de rouge à la coupe quelque peu extravagante, ses yeux étaient d’un bleu-vert, à la teinte incroyable. Elle avait une allure peu commune, mais elle dégageait une telle force, une telle présence à cause de sa posture. Une posture plus commune pour un soldat au repos se faisant inspecter par son supérieur qu’une posture de lycéenne : port de tête haut, dos droit, mains croisées dans son dos, le tout bien campé sur ses deux pieds, ceux-ci étant légèrement écartés.
La professeur principale se repris vite et dit :
« - Bonjour. Vous devez être la nouvelle élève. Je vous souhaite la bienvenue et j’espère que vous vous intégrerez bien à notre pays comme à cette classe. Et...
- Blablabla... Epargnez-moi les politesses inutiles...
- Mais je...
- Piu ! Apparemment « la vieille » ne vous a mise au courant de rien. Pff, je lui ai pourtant dis de le faire...Fait chié... Comme je n’aime pas parler dans le vide, vous tous allez ouvrir bien grand vos oreilles : on va mettre calmement quelques petits détails au point. »
La jeune blonde leva alors un premier doigt vers le ciel et dit :
« - Premièrement : vous n’avez rien à m’apprendre. J’ai obtenu sept diplômes universitaires, d’universités très réputées de part le monde. Je pratique couramment trois langues, -parler, lire et écrire je sous-entend bien sûr - et me débrouille pas trop mal dans une quatrième. Si vous ne me croyez pas aller demander à la directrice, déclama-t-elle tout en levant impétueusement un second doigt.
- Deuxièmement : je suis un cas scientifique et médicale unique. Je m’explique : là où un être humain normal utilise simultanément entre 8 et 10% de son cerveau. Moi, j’en utilise entre 15 et 18%. La conséquence est de créer une hyperactivité cérébrale, je dors donc peu et possède un QI de 220. »
Elle laissa un silence abasourdi s’installer quelques secondes puis leva un troisième doigt tout en haussant un sourcil.
« - Point numéro 3, la blonde se tourna et retira son maillot, sous le cri choquée de l’enseignante. Son dos, ainsi découvert, laissait voir un tatouage. Une rose noir, dont les pétales et la tige étaient dégoulinant de liquide rouge, était surplombée des lettres RPBP.
Le bruit de deux chaises raclant sur le sol interrompit le silence accompagnant l’effeuillage de la demoiselle.
« - Putain de merde ! C’est pas vrai ! s’écria un rouquin.
- Impossible ! Tout bonnement impossible ! Renchérit un brun aux cheveux long.
- Akasuna-kun, Hyuga-kun, je vous en prie, s’indigna Kurenai-sensei.
-Laissez courir, M’dame. Et non, vous ne rêvez pas... »
Le rouquin reprit :
« - Vous faite parti du « Sommet » de la Sombre Rose Ensanglantée ? Ce n’est pas possible, les média ont annoncé que tous les membres dirigeants avaient été arrêtés et jugés, il y a quelques mois !
- Exact ! Si je croupis pas à SingSing à l’heure actuelle, c’est grâce aux deux premiers points que je vous ai exposés, ainsi qu’au nombre de personnes venues témoigner pour moi à mon procès, Affirma l’étrange demoiselle, tout en se rhabillant. Comme le juge de la Cour Suprême et le gouverneur de Californie ne voulait pas de guerre civile sur les bras, ils ont préférés m’exiler plutôt que de m’envoyer en taule.
-...
- Bien dernier petit point ... Cette nuit j’étais de l’autre côté du quartier Shibuya pour un boulot. Je n’ai pas vu le temps passer si bien que soit j’arrivais à peu près à l’heure dans cette tenue, soit j’étais très en retard mais avec la chose que vous appelez uniforme. Et comme je n’aime pas attendre, je ne fais pas attendre les autres. Je pense que tout est dit... »
A ces monts, la blonde prit partie d’aller s’asseoir au fond de la classe lorsque la belle enseignante se rappela de quelque chose :
« - Ano ?
- Hn ?
- Puis-je savoir comment vous vous appelez ?
- Ça. Ça ne vous regarde pas, vous n’avez pas à le savoir ! Par conséquent, appelez- moi Maho. »
<< La vie c’est comme une boite de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Robert Zemeckis pour le film Forrest Gump. >>