Là où souffle la vie

Extrait du chapitre 6 :

[…]

         C’était un lieu dégagé, planté d’une herbe verte et drue parsemée de taches de couleurs. Un lieu qui, plus encore que le reste de la forêt, baignait dans une paisible harmonie.

         En son centre s’élevaient deux arbres.

         Deux jeunes et vigoureux bouleaux à l’écorce argentée qui, au lieu de filer droit vers le ciel et la lumière, s’inclinaient l’un vers l’autre, mélangeant leurs ramures à tel point qu’il était impossible de savoir à qui appartenait quelle branche.

         A leur pied, une pierre blanche était gravée d’une fine écriture faëlle.

         Maître Duom s’en approcha.

L’amour nous offre l’éternité.

Au-delà de la mort.

Au-delà des apparences.

Unis.

A jamais.

         Il s’assit dans l’herbe, grimaçant lorsque ses articulations protestèrent puis, alors que la douleur refluait lentement, une paix incroyable descendit sur lui. Une paix qu’il n’avait pas connue depuis… Non. Une paix qu’il n’avait jamais connue.

- Vous me manquez, murmura-t-il. Vous me manquez tous les deux.

         Il sourit. Un sourire serein. Un sourire sage.

- Nous nous retrouverons bientôt.